Domaine Labet : Les Vins Nature du Jura
Situé à Rotalier dans le Sud-Revermont, Alain du Domaine Labet a probablement été, à la fin des années 1970, le premier vigneron du Jura à élaborer et à mettre en bouteille séparément des vins issus de différents terroirs. Et dans les années 1990, lorsqu’il a commencé à élaborer des blancs d’appoint, il n’y avait qu’un ou deux vignerons qui faisaient des vins de cette manière ailleurs dans le Jura (Pierre Overnoy à Arbois étant le premier).
La tradition à Rotalier et dans le reste du Sud-Revermont était de faire vieillir le vin sous voile. Mais Alain Labet a trouvé que le vieillissement oxydatif du chardonnay masquait les nuances subtiles du terroir présentes après la fermentation et a décidé d’ouiller régulièrement ses barriques, empêchant ainsi la formation de « voile » (couche de levure se formant à la surface d’un vin lorsqu’il est laissé en contact avec l’oxygène) qui a tendance à dominer le profil aromatique. Ses vins sont devenus beaucoup plus précis et ont montré une capacité à exprimer les plus subtiles variations d’exposition et de composition du sol, révélant ainsi l’un des plus beaux terroirs de France.
Situé à proximité de la falaise calcaire qui forme la limite orientale de la région, le sol du Sud-Revermont est très différent de celui du nord de l’Arbois. Il est riche en calcaire bajocien érodé par la falaise, ce qui confère aux vins une minéralité et une acidité qui les distinguent. Bien que difficiles à vendre au début, surtout localement, ces vins ont rapidement acquis une reconnaissance internationale et ont inspiré une foule de jeunes vignerons (tels que Marnes Blanches, Les Dolomies, Ludwig Bindernagel) à commencer à travailler dans la région. La transformant lentement en l’une des parties les plus dynamiques du Jura et en un foyer de nouveaux talents.
Julien Labet : le retour au domaine familial
« La vision de Julien est parfois trop radicale pour son père… »
Julien Labet, l’aîné des trois enfants d’Alain, est revenu au domaine familial en 1997 avec l’idée d’insuffler encore plus de précision et de définition du terroir dans leurs vins. Inspiré par son expérience dans les prestigieux domaines Ramonet en Bourgogne et Hamilton Russell en Afrique du Sud, il a introduit l’utilisation de barriques bourguignonnes d’occasion plutôt que de foudres, a progressivement abaissé les niveaux de soufre pour produire des vins naturels, tout en poussant à l’adoption de la viticulture biologique.
La vision de Julien étant parfois trop radicale pour son père, Alain a décidé de lui céder quelques hectares sur lesquels Julien Labet avait le plein contrôle et dont il faisait ses « Parcelles Rares » (aujourd’hui toutes produites sous l’étiquette familiale), tout en continuant à travailler à plein temps au domaine, et c’est alors, en 2000, que le premier savagnin ouillé a été produit au domaine.
Après avoir obtenu un diplôme d’œnologue et travaillé au Chili, Charline Labet a rejoint l’équipe quelques années plus tard, aidant à la vigne et partageant les tâches de vinification avec Julien (elle a repris l’élaboration de leurs vins sous voile), et leur frère Romain, dans son élément lorsqu’il travaille dans les vignes. Les trois ont repris les rênes du Domaine Labet lorsque Alain a pris sa » retraite » en 2012 (il aime toujours aider à labourer, etc.), travaillant main dans la main et prenant toutes les décisions importantes en équipe.
Laisser un commentaire